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Début des travaux pour une nouvelle Constitution et une Ve République
 
Le président Roch Marc Christian Kaboré lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 22 septembre 2016. © DOMINICK REUTER/AFP
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a installé jeudi à Ouagadougou les membres d'une Commission constitutionnelle qui doivent produire dans les 60 jours une nouvelle Constitution pour le passage du pays à la Vème République.

Cette nouvelle Constitution vise à mettre fin à la IVe République burkinabè, identifiée au régime du président Blaise Compaoré balayé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans de règne. L’actuelle Constitution, en vigueur depuis le 2 juin 1991, avait permis de mettre fin à une décennie de régimes d’exception.

Composition de la Commission

Composée de 92 membres, la Commission constitutionnelle comprend des représentants du chef de l’État, des partis politiques, de la société civile, des forces de défense et de sécurité, du monde rural et économique ainsi que des juristes et des défenseurs de l’environnement.

Présidée par l’avocat Halidou Ouédraogo, un vétéran en matière de défense des droits humains qui a notamment présidé l’Union inter-africaine de défense des droits de l’homme (UIDH) et le Mouvement burkinabè de défense des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), cette commission doit proposer un « avant-projet » de « texte constitutionnel consensuel».

«Il nous faut des institutions fortes, qui survivent à leurs géniteurs », a déclaré Roch Marc Christian Kaboré, se réjouissant de tenir une de ses promesses électorales. Le président n’a cependant donné aucune indication sur le régime constitutionnel envisagé ni sur la date du référendum. Il a simplement indiqué que le texte sera ensuite présenté aux « forces vives » dans les treize régions du pays avant le vote national.

Pour Salif Diallo, président de l’Assemblée nationale, « la seule question qui vaille c’est la préservation des intérêts démocratiques de notre peuple ». Du côté du parti de l’ancien président Blaise Compaoré, Mme Juliette Boukoungou, porte parole du CDP à l’Assemblée nationale, a indiqué à l’AFP : « Je ne pense pas que c’est nécessaire de rédiger une nouvelle Constitution (…) mais je peux comprendre que les gens aient besoin d’une symbolique après l’insurrection populaire » qui a mis fin au règne de Blaise Compaoré.

Le nombre de mandats présidentiels déjà vérouillé

Début novembre, juste avant l’arrivée de Kaboré au pouvoir, les députés du Conseil national de la transition (CNT), l’assemblée intérimaire mise en place après la chute de Blaise Compaoré, avaient d’ores et déjà adopté un amendement constitutionnel qui verrouille le nombre de mandats présidentiels.

source: JEUNE AFRIQUE