Crash du vol AH- 5017 : Les recherches se poursuivent sur le terrain, la mobilisation aussi

Après le crash jeudi dernier du vol AH5017 d’Air Algérie, la communauté internationale poursuit les recherches sur le terrain. Les deux boîtes noires de l’appareil ont déjà été retrouvées et pendant ce temps à Ouagadougou d’où est parti l’avion, l’on multiplie les initiatives, empreintes de solennité les unes que les autres.
Sur le site de la cellule de crise sis zone du fret de l’aéroport international de Ouagadougou, le train-train quotidien semblait reprendre ses droits ce mardi matin. Seule la présence de certains véhicules portant des étoiles à la place des chiffres et numéros des immatriculations ordinaires -véhicules des Généraux de l’Armée- attirait l’attention. La cellule de crise y était en réunion. « Pour faire le point et décider des actions à entreprendre », nous confie un proche du dossier.
A quelques mètres de là, l’Aéroport. Juste côté ouest du parking automobile, un espace y est aménagé depuis vendredi dernier pour recevoir les hommages des parents et proches des victimes. De parent de victime, nous n’avons point vu. Un agent de sécurité nous confie qu’ils sont de plus en plus rares à l’aéroport depuis que l’irréparable leur a été annoncé. Certains préférant ruminer seuls leur peine en famille.
Les condoléances de l’Ambassadeur de France
Un amas de sable sur lequel trônent des photos de victimes, des bougies entièrement consumées et d’autres toujours incandescentes, la liste de toutes les victimes du crash scotchée à une barre de fer, le livre de condoléances bien en vue sur une table voisine, …L’Ambassadeur de France au Burkina Faso y était pour accomplir sa part de rituel. Deux gerbes de fleur déposées l’une après l’autre, Son Excellence Gilles Thibault dira dans sa brève allocution être venu « pour témoigner encore une fois de la compassion et de la solidarité de la France aux familles et aux proches de toutes les victimes, et pour leur présenter au nom de la République française, du Président de la République et de tous les Français vivant au Burkina Faso, nos condoléances les plus attristées ». Le diplomate français qui s’est fait le devoir d’avoir une pensée plus particulière « pour les élèves ou parents d’élèves, allemands, burkinabé, français et libanais du Lycée Saint Exupéry de Ouagadougou et de l’école française André Malraux de Bobo Dioulasso, ainsi que pour les acteurs de la coopération décentralisée et du secteur associatif et leurs familles disparus dans cette catastrophe ». Une minute de silence à sa demande et l’Ambassadeur consigne quelques mots dans le livre de condoléances. Toujours dans le vrombissement des moteurs d’avion comme l’on en est coutumier ici.
De la terre pour la sépulture
Quelque deux heures d’horloge après, ce sont deux hélicoptères dont l’un miliaire qui atterrissent à la Base Aérienne pas loin non plus de là. A leurs bords, des familles et proches de certaines victimes et des journalistes qu’accompagnaient des membres de la cellule de crise. Après la première vague de samedi dernier, Ils ont quitté cette Base vers 8 h ce mardi matin pour le site du crash, question de permettre aux uns et aux autres de voir physiquement la nature du drame. A quelle distance d’ici, « 168 nautiques », nous répond le Lieutenant Somda de l’Armée de l’air. Dans l’unité de mesure profane - le kilomètre- cela donne environ 311km. Rien qu’à l’aller de Ouagadougou. 622 alors pour l’aller-retour. Les enquêteurs y seraient à pied d’œuvre pour déterminer les causes de l’accident, la découverte des deux boîtes noires étant déjà un acquis. Des prélèvements auraient été faits sur les parents des victimes pour la comparaison ADN. Ces parents qui auraient donné de la peine à plus d’un sur le site, et qui en tout et pour tout n’auront pu revenir avec pour seul souvenir des êtres qu’ils ont perdus que de la terre prélevée sur place et mise dans des sachets. Cette terre avec laquelle ils pourront faire…la sépulture de leurs proches.
Samuel Somda
Lefaso.net