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Hôpital Kamkasso : Des femmes de Bobo ont marché pour exiger son ouverture

Pour obtenir l’ouverture de l’hôpital Kamkasso, des femmes ont marché ce jeudi 13 août 2015 à Bobo-Dioulasso. Soutenues par des hommes, elles ont transmis leurs doléances à Bernard Béba, le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins.

« Ouvrez l’hôpital, Ouvrez l’hôpital Kamkasso », était le refrain des femmes de Bobo. Sous le leadership de l’Association voie féminine de l’épanouissement (A.V.F.E), initiatrice du projet de construction de Kamkasso, ces femmes, soutenues par des hommes ont dit leur mécontentement aux abords du gouvernorat des Hauts-Bassins. Une fois, au gouvernorat où les attendait Bernard Béba, secrétaire général de la région, les manifestantes ont haussé le ton. Chargée des programmes et des projets de l’A.V.F.E, Mariam Banémanie Traoré a plaidé pour l’ouverture de Kamkasso, « une maison qui entend soulager la souffrance des milliers de femmes en proposant des services comme la réparation gratuite des clitoris ». Non sans faire l’historique de cet édifice financé par l’ONG Clitoraid, elle a demandé aux dirigeants de penser d’abord aux femmes qui attendent impatiemment l’ouverture de Kamkasso.

Notons que la réparation clitoridienne est une technique chirurgicale développée par des médecins (l’un des plus connus étant le Français Fordès) pour faire face aux séquelles de l’excision. A en croire le Pr Charlemagne Ouedraogo, gynécologue-obstétricien, des médecins ont été formés sur la réparation clitoridienne au Burkina Faso : « Nous travaillons sur la réparation du clitoris des femmes excisées depuis plusieurs années au Burkina Faso et de nombreux médecins ont été formés, des publications en témoignent (c’était en 2014) ».


Bref rappel sur la saga Kamkasso



Financé par l’ONG Clitoraid, l’hôpital Kamkasso a pour ambition la réparation gratuite des séquelles de l’excision. Notamment la réparation clitoridienne des femmes qui ont été dépossédées de cet organe. Après moult tractations, l’hôpital a procédé à une ouverture anticipée le 7 mars 2014. Via une vidéo conférence, Raël, le chef suprême du mouvement raëlien s’était exprimé avec les invités et les centaines de femmes qui avaient fait le déplacement. Attendue en son temps, Chantal Compaoré, l’ex première dame du Burkina avait fait un faux bond « suite à une lettre du Pr Charlemagne Ouedraogo », informant le ministère de la santé, des institutions et des personnes ressources de l’avènement d’une vaste campagne d’intoxication autour de l’hôpital Kamkasso par des raëliens. Traduit devant les juges à cause de sa lettre, le Pr Charlemagne Ouedraogo a été condamné « pour des faits de diffamation envers l’Eglise raëlienne du Burkina Faso ». C’était le 30 juin 2014. Depuis, l’A.V.F.E dit avoir suivi les exigences du ministère pour être en conformité avec les textes. Changement de nom, complément de dossier, réintroduction de dossier… Le seul différend connu, selon Mariam Banémanie Traoré étant le refus de Kamkasso de se muer en Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) ou en Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) comme l’exigerait le ministère.

Ousséni Bancé
Lefaso.net