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Le Burkina Faso, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger
Le représentant du gouvernement malien et ceux de certains mouvements armés et de la médiation internationale ont signé le vendredi 15 mai 2015, à Bamako, « l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger ». La cérémonie s’est déroulée en présence du Président de la Transition, Président du Faso, SEM Michel Kafando et de plusieurs autres Chefs d’Etat africains, de représentants d’organisation sous régionale, régionale et internationales. 


Le premier à apposer sa signature sur le document fut le ministre malien des Affaires étrangères, qui sera suivi des représentants de Mouvements armés. Certains groupes ont paraphé le document mais n’ont pas fait le déplacement de Bamako pour sa signature. Des représentants de plusieurs pays et organisations ont aussi au nom de la médiation internationale signé ledit Accord : il s’agit de l’Algérie, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Tchad, de l’Union africaine (UA), de l’Organisation des Nations unies (ONU), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’Union européenne et de la France.

L’esprit et la lettre de cet accord visent à instaurer une paix durable dans le Nord du Mali, une zone qui a connu de façon récurrente des rébellions armées, dont la dernière en date remonte à 2012 avec comme spécificité l’entrée en scène des intégristes religieux et des terroristes. L’opération Serval lancée en janvier 2013 par l’armée française permettra de stopper l’avancée des djihadistes et des terroristes. Le Burkina Faso alors désigné par la CEDEAO pour conduire la recherche de solutions est était assisté par le Nigéria. Les pourparlers aboutirent à la signature par toutes les parties, de l’Accord de Ouagadougou qui comporte plusieurs acquis dont entre autres la tenue d’élections sur toute l’étendue du territoire malien. Alger prendra ensuite le relai de la médiation qui a abouti à la signature de cet Accord ce 15 mai 2015 à Bamako.
« Nous avons bon espoir que cette cérémonie d’aujourd’hui nous amènera vers cet objectif que le Président de la République du Mali a assigné à cette action de la communauté internationale et nous sommes conscients que les responsabilités qui échoient à la médiation seront assumées pleinement par tous les membres de la communauté internationale réunis au sein de ces deux structures. J’aurais un dernier mot pour les populations du Nord. Nous les appelons à se joindre massivement à ce sursaut collectif de la nation malienne et à ce sursaut collectif de la communauté internationale en leur disant simplement : mettez fin à l’effusion de sang, retrouvez-vous dans ce magnifique élan pour la construction de la République du Mali de demain. » dira le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation internationale dans son allocution.

Monsieur Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la Paix aux Nations unies, a lui, insisté sur le fait qu’il était impératif que l’ensemble des parties signataires ou pas de l’accord respectent les accords de cessez-le-feu et renoncent à la violence : « J’appelle toutes les parties à rétablir le cessez-le-feu immédiatement et à reprendre le dialogue pour le consolider. Je regrette qu’une des parties au conflit, qui a paraphé l’accord (le jeudi 14 mai) à Alger, ne soit néanmoins pas présente aujourd’hui. Nous avons confiance dans le fait que les parties restantes se rallieront bientôt à cette paix afin que le Mali puisse renouer enfin avec la stabilité politique et le développement économique et social. Afin que ce premier pas nous mène à l’établissement d’une paix durable, il nous semble que quatre notions vont devoir gouverner les prochaines étapes : le dialogue doit continuer avec les groupes qui ne sont pas ici aujourd’hui, la possibilité qu’ils signent l’accord de paix à une date ultérieure doit rester ouverte et le fait que seules certaines des parties aient signé l’accord de paix aujourd’hui ne peut en aucun cas servir de prétexte à la reprise d’opérations militaires contre les non-signataires. »

Plusieurs autres pays et institutions (Mauritanie, Sénégal, Guinée, France, Zimbabwe, USA, France, ONU, Union Africaine, CEDEAO, OIF, OCI) ont à l’occasion pris la parole pour inviter les maliens à sauvegarder l’essentiel, c’est à dire : la paix. Ils les ont conviés à cultiver l’unité, à poursuivre le dialogue et à respecter le cessez-le-feu car la signature de l’Accord signifie en réalité le début véritable du processus de paix.

Interrogé par la presse à la fin de la cérémonie, le Président du Faso, Michel KAFANDO, dira que le Mali a vécu une journée historique avec la signature de cet accord pour la réconciliation et la paix. Et d’ajouter « Naturellement, le Burkina a signé cet accord comme vous le savez, nous étions déjà il y a trois ans, le chef de file de la médiation dans le cadre de la résolution de la crise malienne. Vous vous souvenez aussi qu’à l’issue des négociations de Ouagadougou, il y a eu ce qu’on a appelé l’Accord de Ouagadougou ; donc, il était de notre devoir de le signer et nous l’avons fait. C’est un accord extrêmement important qui accorde une large décentralisation au profit du Nord et même une grande déconcentration de pouvoir régalien. Une chose est de signer un accord, et une chose est de l’appliquer. Et de ce point de vue, nous regrettons que certains mouvements armés ne l’ait pas signé, nous espérons qu’ils vont le faire plus tard, parce qu’il s’agit d’un accord ouvert. Dans tous les cas, il est du devoir de tout le monde, et d’abord du Burkina Faso et de la communauté internationale de faire en sorte que véritablement cet accord puisse avoir une application stricte et le plus rapidement possible ».

Notons que dès son arrivée à Bamako, Michel KAFANDO a reçu en audience au sein de l’Ambassade du Burkina Faso, une délégation du « Conseil National de la Société civile du Mali ». La délégation est venue traduire au Président du Faso et au peuple burkinabè, la reconnaissance du Conseil National de la Société civile du Mali pour le rôle majeur joué par le Burkina Faso dans la gestion de la crise malienne depuis les premières heures. Elle a salué cet engagement constant des autorités et du peuple burkinabè à se tenir aux côtés du Mali dans les moments difficiles. Le Conseil National de la Société civile du Mali est composé entre autres de notables, d’Organisations de la société civile, de chefs religieux, et de communicateurs traditionnels.

La Direction de la Communication de la Présidence du Faso