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Processus électoral : Enfin le consensus !

Ce lundi 19 janvier 2015 à Ouagadougou, le gouvernement a rencontré la classe politique nationale autour essentiellement du calendrier électoral et du vote des Burkinabè de l’Etranger. Deux dates au choix du gouvernement pour la présidentielle et les législatives couplées : le 20 septembre 2015 ou le 11 octobre 2015. C’est ce qu’ont retenu les 107 partis politiques présents à la rencontre.

Pour ce qui concerne l’élection municipale, les acteurs sont « convenus » de son organisation le 31 janvier 2016. A relever que la charte de la transition ne prévoit que l’organisation de la présidentielle et des législatives ; ce qui n’enferme pas les municipales dans un délai impératif au cours de la transition.
La révision du fichier électoral pourrait intervenir le 27 février et le Ministère de l’administration territoriale promet accompagner le processus avec la délivrance de documents d’identification.

Le couplage des élections coûterait 53 milliards de F CFA tandis qu’une organisation simultanée des trois scrutins, est évaluée à 41 milliards de F CFA. Quant à la révision exceptionnelle du fichier, elle se chiffre à 7 milliards de F CFA (sans la prise en compte des Burkinabè de l’étranger).
A en croire le ministre Auguste Denise Barry, environ huit scénarii ont été proposés par la commission électorale nationale indépendante (CENI) parmi lesquels quatre ont mobilisé l’attention des acteurs. Il s’agit de l’organisation de la présidentielle et des législatives le 11 octobre 2015 puis les municipales le 31 janvier 2016. Le scénario 2 propose une anticipation des municipales le 27 septembre 2015 et le couplage de la présidentielle et les législatives le 11 octobre 2015. Le scénario 3 prévoit l’organisation des élections dans la transition en tenant compte des dispositions de la Constitution en matière d’élections dans une telle situation de vacance de poste. Le scénario 4, quant à lui, ouvre l’organisation de l’élection présidentielle et des législatives le 20 septembre 2015 et les municipales le 31 janvier 2016.

Le vote des Burkinabè de l’Etranger ajourné, « avec peine »



« Il est vrai que les Burkinabè de l’Etranger sont des Burkinabè à part entière et que le gouvernement doit travailler à les impliquer autant que faire se peut (il y a des dispositions constitutionnelles qui prévoient le vote des Burkinabè de l’Etranger) mais, au regard de la réalité sur le terrain, des moyens également à engager, il est techniquement et matériellement difficile que le vote puisse intervenir pendant la transition. Il est évident que cela nous peine d’arriver à un tel consensus, mais si nous devons réussir les élections, et qu’elles soient transparentes et crédibles, nous devons avoir le courage de mettre de côté tout ce qui peut contribuer à l’échec du processus électoral. Et je pense que, courageusement, les uns et les autres sont arrivés à la conclusion qu’il faut faire en sorte que les Burkinabè de l’Etranger puissent, en termes d’opération de recensement, sentir qu’ils ne sont pas abandonnés ; ils sont pris en compte mais pour cette fois-ci, il sera difficile qu’ils votent », a expliqué M. Barry.

Sur ce sujet, la CENI y voit également des risques, susceptibles de porter atteinte à la crédibilité du scrutin et de mettre aussi à mal une certaine quiétude dans le pays d’accueil « de nos compatriotes ». Pour le président de la CENI, Barthélémy Kéré, il faut donc éviter que cette question crée d’autres problèmes qui ne vont pas arranger les Burkinabè eux-mêmes.

Barthélémy Kéré a donc appelé à la compréhension et à la responsabilité de chaque Burkinabè pour une transition réussie. « L’Afrique regarde le Burkina Faso. Le monde regarde le Burkina Faso », a-t-il relevé.
Le ministre a exhorté, une fois de plus, les partis politiques à « préserver » dans leurs actions et propos, les vertus de tolérance, de fraternité, de respect, d’inclusion, de cohésion nationale.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net