bread crumps
Mariam Diaby, promotrice de « Nappy de Babi » : « Les femmes africaines sont belles, et elles doivent le montrer sans en faire trop »

Nappy, geek, mannequin… Mariam Diaby tente de toucher à tout. Non pas pour la recherche de gain, mais juste par passion souvent. Elle est une des femmes ivoiriennes dont l’intelligence force l’admiration. Médecin de formation, elle est la promotrice du concept « Nappy » pour valoriser les cheveux crépus. La page Facebook (Nappy de Babi) créée à cet effet, compte de nos jours plus de 7 000 abonnés essentiellement de femmes. Autant que faire se peut, chacune d’elle partage des histoires, des photos démontrant la nécessité et l’importance de rester naturelle et africaine. Rencontre.

Lefaso.net : Qui est Mariam Diaby ?

Mariam Diaby : Je suis une femme comme les autres, employée dans une multinationale et entrepreneure « inside ».

Quel est votre cursus scolaire ?

Je suis sortie d’une série littéraire, et me suis orientée vers des études en Marketing. Je suis titulaire d’un diplôme spécialisé en International Business.

Vous êtes très passionnée des TIC. Quel en est l’intérêt pour vous ?

Passionnée, je ne sais pas ; mais je m’intéresse suffisamment à tout ce qui touche à l’environnement des TIC et leur usage au quotidien.

Vous semblez être une Geek ? Qu’est-ce s’est ?

Je ne me définis pas comme une Geek. Les Geeks sont particulièrement imprégnés de technologies, d’informatique et tout ce qui a trait à cet environnement. Moi, je suis juste une bonne utilisatrice.

On vous aperçoit très souvent dans les magazines de mode. Comment arrivez-vous à concilier votre profession et le mannequinat ?

Alors, je ne suis pas vraiment mannequin, je n’ai pas la carrure qu’il faut pour ça. J’ai juste eu l’occasion de poser pour l’un des catalogues d’une grande compagnie de textile, en tant que Nappy. Cela a été une belle expérience ; d’autant plus que plusieurs Nappys de Babi y ont également participé.

Parlez-nous de votre aventure avec le magazine Uniwax

Uniwax cherchait des femmes naturelles pour le nouveau catalogue en préparation, et quelques-unes des membres de NDB ont été retenues. C’était une occasion à saisir pour mettre en avant la communauté, et je pense que nous avons réussi.

Les Nappy ? C’est quoi exactement ?

Nappy vient de la contraction de deux mots “Natural” et “Happy”. En ce qui concerne “Nappys de Babi”, Nappy désigne une personne qui se sent bien avec ses cheveux naturels, qui ne sont pas soumis à des traitements chimiques de manière à les dénaturer.
Nappys de Babi a pour principal but d’aider celles (et ceux) qui le désirent, à apprendre les bons gestes pour sublimer leur chevelure naturelle, en tout temps et à toute occasion. Nous prodiguons des conseils, des astuces, des idées coiffures, et recommandons des professionnels de l’entretien capillaire.

Qui peut être Nappy ? Y a-t-il des exigences pour l’entretien des cheveux ?

Toute personne peut devenir Nappy si elle le désire. Il n’y a aucune exigence précise, sauf celle d’éviter le défrisage.

Outre la Côte d’Ivoire, existe-t-il d’autres communautés Nappy en Afrique ?

Peut-être pas sous la même dénomination ; mais il y a de nombreux groupes qui font la part belle au naturel partout en Afrique.

Le festival Crépus Ebène est né du concept Nappy de Babi. La première édition a eu lieu en août dernier sous le thème : « la beauté au naturel ». Que peut-on retenir ? Et quels sont les projets ?

La première édition du festival « Crépus Ebène » avait entre autres objectifs de poser les bases et de présenter la communauté. Je pense qu’elle s’est bien passée de façon générale. Les prochaines éditions devraient avoir plus de visibilité, mais surtout du contenu. Quelques nouvelles activités sont aussi prévues comme des aftework, des sessions de formations, etc.



Les TIC sont d’une grande importance dans votre pays, en témoigne les nombreuses actions réussies lors des incidents malheureux comme le drame du 1er janvier 2013 etc… comment pouvez-vous expliquer cela ?

On pourrait imputer cela à une utilisation de plus en plus grande d’Internet par les Ivoiriens, même si le taux reste relativement faible encore en proportion générale. Mais c’est surtout que les réseaux sociaux se positionnent comme de véritables vecteurs de l’information, et obligent en quelque sorte à la réaction, qu’elle soit populaire ou qu’elle vienne des dirigeants nationaux. Nous espérons que cela va continuer.

Les femmes s’intéressent-elles véritablement aux TIC en Côte-d’Ivoire ? Quelle est la place qu’elles lui accordent ?

L’environnement des TIC est comme tous les autres. Il demande de l’intérêt, des compétences. Même si généralement on assimile difficilement une femme à ce domaine, il n’en demeure pas moins que les femmes y évoluent aussi aisément que les hommes, ce qui est somme toute normal.

Un mot à l’endroit des femmes africaines ?

Les femmes africaines sont belles, et elles doivent le montrer sans en faire trop. Je souhaite à toutes de prendre les devants, de s’imposer naturellement et de montrer la meilleure face de la beauté africaine, celles que les étrangers admirent et que malheureusement nous-mêmes tentons de faire disparaître à coups de dépigmentation et autres mauvaises attitudes. Nous sommes belles, assumons-nous.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net