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11 Décembre à Dédougou : les chantiers vont bon train, les populations apprécient et exhortent…


A moins de deux mois des festivités du 11 décembre, la ville de Dédougou commence à briller par sa voirie. Aujourd’hui, les populations circulent sur les tous premiers bitumes. Comme pour préparer les esprits des populations, les travaux de voirie ont débuté de la périphérie vers le centre-ville. Et, les travaux ont atteint actuellement le cœur de la ville. La voie principale, les artères autour du marché sont actuellement en chantier. C’est dans un tel contexte que nous avons fait le tour de la ville pour prendre les impressions des populations sur les travaux de voirie. Les gens apprécient et prient les entrepreneurs de ne pas abandonner les chantiers inachevés après la fête.

Sylvain Zié, artisan fabricant de charrues
« On avait jamais pensé qu’on allait avoir un goudron sur cette voie. Ça fait longtemps qu’on nous parle de goudron. Cette année, on nous a assuré que ça allait être effectif. Aujourd’hui c’est une réalité. Nous sommes vraiment contents. On veut que le prochain soit plus grand que ça. Au tout début des travaux, on souffrait parce que quand on creusait les caniveaux, les gens ne comprenaient pas. Il y avait beaucoup d’accidents. Mais maintenant ça va ».

Kassoum Ouédraogo, vendeur de pièces détachées
« La question du 11 décembre nous va droit au cœur. Seulement le problème, c’est qu’ils n’arrosaient pas les voies au moment des travaux. Tous les jours les gens passaient ici, la poussière nous dérangeait énormément. A cause des travaux, certains de mes clients n’étaient pas en mesure de se rendre dans ma boutique. Le goudron est fini ; nous sommes vraiment contents. On peut facilement se rendre à la maison sur une très bonne voie. Nous allons assister aux festivités et apporter le soutien qui nous sera demandé de la part des autorités. On sera les témoins qui vont relater cela plus tard aux générations futures ».

Monsieur Zarcaria
« Les travaux sont vraiment salutaires. La voie a été goudronnée, cela est très bien. Seulement que devant les cours des gens, il n’y a pas assez de dalles sur les caniveaux ».

« On ne peut pas faire des omelette sans casser des œufs », certitude des populations
Le centre-ville est pris d’assaut, pour y circuler, les usagers négocient le passage. De ce fait quand on circule en tant que usager de la voie loin de nos appareils photos et de nos dictaphones, il n’est pas rare d’entendre les plaintes du genre « ha !!! Ils ont creusé toute la ville ». « On ne peut même plus circuler dans la ville, toutes les voies sont obstruées ». « Actuellement, la ville est parsemée de trous, pour une petite distance, tu es obligé de faire un long tour pour arriver à destination ». A vif, c’est ainsi que les gens se plaignent. Mais devant l’appareil photo et le dictaphone, le discours change, les propos sont relativisés et les égratignures se font très rares. Et le refrain c’est « on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs ».

Issiaka Kagambéga
« Pour moi, ce qui est en train d’être fait est très bien. Il y a des gens qui vont faire des reproches. Mais ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Il y a certes un peu de difficultés, des gens surpris par les trous y tombent. La raison, c’est qu’il y a des gens qui passent sur une voie aujourd’hui, demain ils partent boire le dolo et ils reviennent tomber dans le même endroit tout simplement parce que la voie vient d’être coupée. Ils savent que la ville est en chantier. Seulement qu’ils ne font guère d’attention. Il y a des gens qui s’y retrouvent pour d’autre raison. Des gens se blessent. Ainsi, d’autre même peuvent même perdre leur vie. Nous n’avons pas le choix. Il faut que ce soit ainsi. Cependant nous prions afin que les gens prennent soin d’eux d’ici à la fin des travaux ».

Salam Ouédraogo, promoteur du kiosque Carrefour
« Moi, j’ai eu un problème avec eux. Au début, ils avaient dit qu’il fallait nécessairement déplacer le kiosque. J’avais mis des pivots pour l’écriture du nom du kiosque « carrefour ». Ils les ont tous enlevés. Ils sont venus faire les mesures jusqu’à ma terrasse. Mais quand ils ont versé le sable pour commencer les travaux, j’ai constaté que ma terrasse n’était finalement pas concernée. C’est ainsi que je n’ai pas été déguerpi. En dépit de tout ça dit-il je trouve que le travail qu’ils font est très bien. Tu ne peux pas faire des omelettes sans casser des œufs. Et tu ne peux pas n’ont plus avoir le beurre et l’argent du beurre. Pour construire une ville, il faut nécessairement démolir voire déranger les gens dans leurs habitudes. Donc, ça ne peut pas être du goût de tout le monde. Ainsi va la vie ».

Salif Soro, vendeur de motos
« Comme c’est pour arranger, les difficultés ne dérangent pas. Ils sont en train de construire la ville pour faire la voirie. Il faut nécessairement creuser. Nous sommes vraiment contents. Parce que l’eau fatiguait les gens. Et c’est à cause de ça qu’ils sont entrain de creuser les caniveaux et construire les ponts.
Ce que nous demandons aux entrepreneurs, c’est de vraiment bien faire le travail auquel ils ont été commis. Ils n’ont qu’à tout faire pour achever les travaux dans les délais. Il ne faut pas qu’on fête le 11 Décembre avec des chantiers inachevés. C’est ce qui va nous déplaire. Sinon pour l’heure, il n’y a pas de problème. Nous prions Dieu qu’ils n’ont qu’à finir dans la tranquillité ».

La voisine de Salif Soro est vendeuse de vélos et matelas
« Vous-même vous voyez. On n’a pas besoin de vous dire quoique ce soit. Dans cet état de sandwich entre deux ponts en construction, on ne peut pas avoir de clients. Nous prions pour une fin rapide des travaux. Sinon ce n’est pas facile nos boutiques sont inaccessibles ».

Siaka Dama
« Sans le 11 décembre, on se demandait ce qu’allait devenir Dédougou. Si cette ville n’était pas arrangée cette fois ci avec les troubles actuels, on ne sait vraiment pas ce qu’allait être Dédougou. Nous souhaitons seulement que les entreprises prennent le soin de terminer les chantiers avant de nous quitter. Il ne faut pas que la fête du 11 décembre marque la fin prématurée des travaux. Sinon ça risque d’être un casse-tête ».

Propos recueillis par Ibrahima TRAORE
Lefaso.net